Journée mondiale contre le cancer - L'histoire d'Amy

La Journée mondiale contre le cancer est une journée importante qui sensibilise à la maladie et encourage sa prévention, sa détection et son traitement. C’est également l’occasion de rendre hommage aux personnes touchées par le cancer et d’informer le grand public, dans l’espoir de faire évoluer la prise en charge et les soins apportés aux patients.

Le nouveau thème de la Journée mondiale contre le cancer 2025-2027, « Unis par ce qui est unique », met l’accent sur l’individualité de l’expérience de chaque patient. Ce thème appelle à un changement fondamental dans notre façon d’envisager les soins contre le cancer et invite les systèmes de santé à adopter une approche plus centrée sur l’individu.

À cette occasion, nous nous sommes entretenus avec Amy Gratton, une jeune Torontoise ayant survécu à un cancer. En 2024, on lui a diagnostiqué un cancer de la peau rare et agressif, le porocarcinome, qui prend naissance dans les glandes sudoripares. Son histoire souligne l’importance du dépistage précoce, de la prise en charge de sa propre santé et d’un système de soutien solide.

Le parcours d’Amy avec le cancer a commencé en 2023, lorsqu’elle a remarqué une bosse à l’arrière de sa tête en se lavant les cheveux. D’abord, elle a pensé qu’il s’agissait d’un simple bouton, mais face à son absence de disparition, elle a décidé de consulter son médecin. Celui-ci a diagnostiqué un follicule pileux infecté, une affection a priori bénigne. Toutefois, il a précisé que si Amy souhaitait faire retirer la bosse pour des raisons esthétiques, l’intervention ne serait pas couverte et qu’elle devrait payer elle-même. Après réflexion, elle a préféré procéder à l’ablation, pensant qu’il valait mieux prévenir que guérir.

Amy a alors été orientée vers un dermatologue, qui a trouvé la bosse suspecte et a décidé de la biopsier. Comme la suspicion était médicale et non plus esthétique, l’intervention a finalement été prise en charge. Un mois plus tard, Amy a appris qu’elle était atteinte d’un porocarcinome. Il s’agit d’une forme rare de cancer de la peau, pour laquelle aucun protocole de traitement clair n’existe. Étant donné la nature de son cancer, ni la chimiothérapie ni la radiothérapie ne représentaient une option viable, surtout en cas de propagation. Les médecins ont alors opté pour une intervention chirurgicale urgente afin d’essayer d’éliminer la tumeur.

En juin 2024, soit un an avant son mariage, Amy a subi une chirurgie de Mohs. Cette intervention a nécessité trois séances d’excision, l’équipe médicale s’efforçant d’enlever un maximum de tissu cancéreux. L’opération s’est révélée plus complexe que prévu : les chirurgiens ont dû aller si profondément qu’ils ont touché un nerf, entraînant des lésions nerveuses temporaires et une limitation du mouvement de son bras gauche. La convalescence a été plus difficile qu’elle ne l’avait imaginé, et des tâches simples sont soudain devenues compliquées à réaliser seule.

Malgré ces défis, l’opération d’Amy a été un succès. En raison de la rareté de son cancer, son équipe médicale a consulté des spécialistes pour déterminer les prochaines étapes. Compte tenu de son jeune âge, les médecins ont choisi une surveillance étroite de ses ganglions lymphatiques à l’aide de tomodensitogrammes et d’échographies régulières, plutôt que d’opter immédiatement pour leur ablation. À ce stade, aucun signe d’atteinte n’a été détecté, et les risques liés à une intervention chirurgicale supplémentaire l’emportaient sur ses bénéfices potentiels.

Tout au long de son parcours, le soutien de ses proches a été essentiel. Son fiancé, ses parents, son frère, sa sœur et ses amis l’ont accompagnée aux rendez-vous médicaux, l’ont aidée dans sa convalescence et ont pris en charge de nombreux aspects pratiques. Elle insiste sur l’importance de s’entourer et de ne pas affronter la maladie seul, notamment lors des consultations, afin d’être sûr de bien comprendre sa situation et de poser les bonnes questions aux médecins.

Cette expérience a profondément changé la façon dont Amy aborde la vie. Son diagnostic et son traitement lui ont fait prendre conscience de la fragilité de l’existence et de l’importance de vivre pleinement chaque instant. Son regard sur la vie est désormais marqué par une profonde appréciation du moment présent. Elle encourage les autres à se concentrer sur l’essentiel et à accorder du temps aux choses qui comptent vraiment.

Aux personnes récemment diagnostiquées avec un cancer de la peau, Amy partage ce message :

« C’est normal de se sentir dépassé, effrayé ou en colère. Donnez-vous la permission de vivre ces émotions. Et surtout, n’hésitez pas à solliciter votre entourage – que ce soit votre partenaire, votre famille ou vos amis. Vous n’avez pas à traverser cette épreuve seul. »

Son histoire rappelle l’importance du dépistage précoce et de la prévention. « Le cancer de la peau ne se résume pas à une simple excision », prévient-elle. « Il peut se propager et être mortel. La prévention est essentielle : portez un écran solaire, évitez les lits de bronzage et faites examiner votre peau régulièrement. Si vous remarquez quelque chose d’inhabituel, faites confiance à votre instinct et consultez un médecin. Un dépistage précoce peut réellement vous sauver la vie. »

L’expérience d’Amy souligne le rôle clé d’une détection rapide, d’un soutien fort et de la résilience face à l’adversité. Aujourd’hui, elle continue à réaliser des examens réguliers pour surveiller toute récidive et garde espoir en l’avenir.

En cette Journée mondiale contre le cancer, son histoire nous rappelle combien le partage des expériences individuelles, même face aux diagnostics les plus rares et complexes, peut aider et inspirer les autres.

Dans l’esprit du thème « Unis par ce qui est unique », son parcours illustre l’importance d’une approche centrée sur le patient, qui prend en compte ses besoins spécifiques, avec compassion et empathie, pour garantir les meilleurs résultats possibles en matière de santé.